Des chercheurs japonais ont constaté la présence d'une bactérie chez les femmes qui souffrent de l'endométriose.
Une maladie qui, selon eux, pourrait être traitée avec la prise d'antibiotiques.

Une avancée scientifique majeure dans la recherche contre l'endométriose ? Une équipe de chercheurs japonais l'espère. Selon ces derniers, basés à l'université de Nagoya, une infection provoquée par une bactérie du genre Fusobacterium est impliquée dans cette maladie qui touche en moyenne une femme sur dix. Toujours selon ces chercheurs, un traitement antibiotique pourrait même être envisagé. 

Leurs recherches, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science Translational Medicine, expliquent leur travail : ils ont tout d'abord prélevé du tissu de l’endomètre sur une trentaine de femmes, dont la moitié souffrait d’une endométriose. Une étude génétique a ensuite mis en lumière des anomalies dans des cellules de ces tissus. Un gène était particulièrement présent chez les patientes souffrant de la maladie : le TAGLN. Ce dernier est créé par une protéine (le TGF-bêta) qui entraîne les cellules à se reproduire et à se placer sur les tissus.

Des antibiotiques efficaces sur des souris malades

"Nous avons fait l’hypothèse que l’abondance du TGF-bêta dans le micro-environnement de l’endomètre pourrait être associée à une infection bactérienne causant cette inflammation", estiment les chercheurs. Ces derniers ont ensuite étudié les bactéries sur un échantillon de 155 femmes. Résultat ? Ils ont retrouvé des Fusobacterium, qui font partie du microbiote normal de la bouche, de l'intestin et des voies génitales féminines, dans l'endomètre de 64% des femmes souffrant d'endométriose. Contre seulement 10% chez les autres.

Pour conforter leur hypothèse, ils ont ensuite transféré de l’endomètre contaminé par ces bactéries dans la cavité abdominale de souris. Ces dernières ont, en quelques semaines, développées des lésions typiques de l’endométriose. Les chercheurs ne se sont pas arrêtés là : ils ont donné un traitement aux souris malades composé de deux antibiotiques communs, le métronidazole ou le chloramphénicol. Verdict : après 21 jours de traitement, la présence de TAGLN et TGF-bêta avaient disparu.

Ces travaux, inédit, pourraient susciter l'enthousiasme des femmes concernées. Cette maladie se traduit habituellement par de fortes douleurs au moment des règles ou par des troubles de la fertilité. L'endométriose survient lorsque le tissu de l'endomètre, propagé par le sang des règles, se met à migrer en dehors de l'utérus pour se déposer sur d'autres organes, provoquant une réaction inflammatoire. Celle-ci peut provoquer "l'apparition de kystes, de cicatrices et d'adhérences fibreuses entre les organes de l’abdomen", détaille le site Vidal, référence sur l'information médicale. Les lésions liées à l'endométriose sont localisées différemment d'une femme à l'autre. Plusieurs organes peuvent être atteints chez une même femme.


T.G.

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